Lofoten - Equipement
Voilà la liste du matériel emporté, qui n'était ni plus ni moins qu'une version couple de ce que j'ai emporté dans les rocheuses canadiennes:
- mon petit abri a laissé place à la grande Shangri-La 2, à laquelle j'ai rajouté une jupe à pourrir
- mon sursac en Climashield a été remplacé par une couette en Climashield du même grammage, sans dessous donc.
Vêtements portés:
Vu qu'il n'a jamais fait vraiment très chaud, et que l'activité physique était peu intense, nous portions sur nous pas mal d'habits chauds:
couche 1:
Portée en permanence (jour et nuit) jusqu'à 7 jours d'affilés sans lavage avec deux toilettes sommaires au milieu
En haut, T-shirt manches longues mérinos D4, ~250g/m², un peu plus fin pour Irina, portés en permanence (jour et nuit) 7 jours d'affilés sans lavage. Pas d'odeur forte, le mérinos est validé depuis longtemps.
En bas, pantalon fin en soie synthétique pour moi, sans gros apport de chaleur, et Odlo X-Warm pour Irina, dont elle est contente, parfois un peu chaud. Moins efficace que le mérinos, mais on valide également. On passera au mérinos aussi certainement mais ce n'est pas une priorité.
Aux extrémités, chaussettes mérinos alternées jour/nuit, bonnet en laine ou acrylique porté aussi presque en permanence.
couche 2:
En haut, nous avions soit la polaire, soit la doudoune, mais nous n'avons pas eu besoin d'enfiler les deux. En bas, soit rien, soit le pantalon synthé lorsque peu de marche et beaucoup de photo était prévu. Les moufles sont limites, elles pourraient être plus garnies mais pas nécessairement. Les chaussons pour la nuit pour garder les pieds au chaud.
Sur la tête, la capuche de la doudoune parfois. Le buff mérino complète bien le tout pour couvrir le visage en cas de blizzard ou de froid important.
couche 3:
Veste imper-respi à capuche en haut, pantalon fin polycoton en bas, passé à la cire avant de partir. Au Canada, le traitement à la cire s'était avéré insuffisant pour traverser des buissons mouillés, il a été ici efficace pour ce que nous avons eu comme précipitation: de la neige. Le polycoton a l'avantage de sécher très vite et de bien isoler les pieds du sol une fois au lit. Là aussi nous avions pensé aux sur-pantalons, mais pas le budget ou le temps de se les faire. Au final, ces pantalons en polycoton offrent un look plus passe-partout.
J'ai fabriqué des sur-moufles en nylon PU un peu respirant, largement suffisant, même si la préhension n'est pas optimale et que j'ai souvent tout enlevé (mains nues) le temps de faire une manip nécessitant de la dextérité. Pas critique par ces températures, mais y'a de place à l'amélioration.
Les derniers jours, où nous marchions moins, nous avons porté toutes les couches.
Pour ma part, j'étais bien jusqu'à -10°C en "statique actif", c'est à dire à repos mais jamais immobile (faire à manger sous la tente, monter le camp, prendre des photos). J'ai tenu plus d'1h30 comme ça, même en plein vent. La limite se situait aux niveaux des pieds. Irina était juste à cette température, métabolisme un peu moins haut.
Nous étions souvent à la limite du froid ou du chaud, sans que ça devienne désagréable, pour éviter d'enlever ou rajouter une couche toutes les 5 min. A part le premier soir où Irina a pris un bon coup de fatigue suite à une journée éprouvante, on a relativement bien réussi à gérer le froid permanent (rarement au-dessus de 0°C à l'ombre sans vent).
L'équipement hiver:
Raquettes: j'avoue qu'avant de partir, nous n'avons même pas regardé la météo. Sinon, nous n'aurions peut-être pas pris les raquettes, et d'ailleurs, à repartir, je ne les prendrais pas. La majorité du temps nous étions soit sur des sentiers côtiers dans l'herbe, soit sur la route enneigée, une paire de mini-crampons suffit amplement. Nous avons eu l'occasion de vraiment les utiliser en montant vers Munken, mais on s'en serait sortis sans, à condition de bien verrouiller le bas du pantalon avec des guêtres (intégrées au pantalon ou pas). On gagne du coup 1300g (1550-250 de mini-crampons) chacun 50% du temps...
Bâtons: je les ai récemment changés (un prêt qui s'est terminé en casse...), ils ont le même souci que mes anciens, voire encore plus prononcé: avec le froid, ils se bloquent en position allongée. Du coup on a galéré pour les refermer avant de prendre le bus par exemple... Faudra que j'investisse dans un système de serrage efficace...
Pelle: commande de dernière minute avant de partir, ma pelle avec manche est trop imposante et difficile à caser dans un sac, car le godet n'est pas plat. Cette Snowclaw est une merveille. Pour sa compacité, sa légèreté, sa robustesse relative (elle m'a sorti une sardine d'un pain de glace) et son efficacité. Faut être prêt à se baisser, mais l'inconvénient est mineur.
Couchage:
Nous avons aussi opté pour un système 3 couches pour le couchage:
- sur nous, couche 1 + couche 2 (doudoune + pantalon thermique), parfois la veste.
- la couette en duvet, reliée aux matelas par quelques élastiques
- la sur-couette en climashield + tissu super respirant.
En dessous de nous, la polaire/la veste dans un stuff sac comme coussin à même le polycree, les matelas des épaules aux genoux, les sacs vides avec les guêtres et les pantalons en polycoton par-dessus sous les pieds. Nous avons quasiment tout le temps commencé la nuit sur une petite couche de neige et fini sur le sol gelé ou la glace au petit matin.
Entre nos têtes, pour éviter les flux d'air, nous avons juste mis ma polaire en boule. Selon la température, on aérait ou on fermait plus ou moins la couette, ouvrait ou resserrait la capuche et jouait sur le buff merinos, ce qui suffisait pour gérer les différences. En début de nuit, j'avais la cartouche de gaz et la bouteille d'eau glaciales qui contribuaient à m'éviter d'avoir trop chaud... ou me donner quelques frissons!
Malgré les quelques courants d'air sur les côtés lorsqu'on ne faisait pas gaffe, dus en partie à la faible largeur de la couette, on toujours très bien dormi. Un soir le froid a empêché Irina de s'endormir et nécessité quelques ajustements supplémentaires (déplacement du duvet et resserrage du col de la couette). Le fait de partager notre chaleur est vraiment efficace. Je pense qu'on doit pouvoir supporter sans souci 5°C de moins dans cette configuration.
Pour fermer la couette, 3 élastiques+cordons réglables, avec attache pour la surcouette, on glissait les matelas dans la boucle formée par les élastiques (au-dessus) reliés aux cordons (au-dessous).
La sur-couette (climashield + tissu super respirant) était fermée autour de la footbox du duvet et attachée en 6 points (3 de chaque côté) au duvet. Elle a capté toute l'humidité, à la fois celle de notre corps et celle de la condensation givrée. Le matin je la rangeais trempée dans son sac à part, mais le duvet lui était à 95% sec. Le soir avant le dodo, je secouais 5 min la surcouette dans le vent pour la sécher, ça suffisait pour évacuer une grande partie de l'humidité. Je n'ai du coup jamais eu à faire sécher le duvet en journée, même pas à l'auberge, il n'est jamais sorti de son sac qu'on moment de se coucher. Même principe donc que ce que j'avais expérimenté en Canada, validé une fois de plus ici pour les sorties hivernales. Pour le poids d'un sursac imper-respi, on a de l'isolation en plus, et le problème de la condensation en moins.
Portage
Toujours en train de pousser au bout mon essai de sac à dos fabriqué pour le Canada. Il tient bon et j'en suis content. Je suis satisfait de la forme du sac, je vais m'en refaire un plus petit pour l'été. J'en profiterai pour faire un fil dédié détaillé, car je n'ai aucune photo de la construction de celui-ci...
J'ai changé le système de poche avant, scindant tout simplement la grosse poche que j'avais avant par deux petites. Le principe est le même, sauf que ça reste plus près du corps, ne ballote pas, et permet d'accéder à la boucle de serrage de la ceinture ventrale. Un demi cylindre en silnylon, une fermeture éclair avec un petit rabat, une plaque de mousse à moité cousue pour la rigidité, voilà en gros à quoi ça ressemble.
J'ai cousu ça 2 jours avant le départ. J'aime bien, mais pour l'appareil photo, il faut quelque chose d'encore plus rigide. Le problème avec les trucs lourds (style gros appareil photo) c'est qu'il ne faut pas que la poche soit trop large, sinon ça ballote, et pas trop petite, sinon on galère à le rentrer. La taille était bonne dans mon cas je pense, après avoir fait 2 essais, mais le manque de rigidité fait que je ne peux pas le sortir et le rentrer aussi vite que je le voudrais. Qui plus est avec des moufles... Donc, retour à l'atelier, pour faire certainement un truc plus lourd, mais plus pratique.
L'OMM Villain représente à lui seul presque la moitié du poids de base porté par Irina, mais je n'ai pas eu le temps de coudre un deuxième sac. Cela dit, on était content d'avoir un sac assez costaud à envoyer en soute. Mais 850g, même en 140 deniers, on peut gagner quelques 400g sur ce poste.
Abri
J'ai rajouté une jupe en Skytex 27 à la Shangri-La 2: 6 bandes de mêmes dimensions, 135 cm par 25cm, cousues directement sur l'ourlet de la toile, 60g. J'ai aussi fini par enlever les arceaux en plastique des aérations pour qu'elle rentre dans un nouveau sac de rangement. Bien arrimée, elle a encaissé un vent assez soutenu mais jamais fort et direct. Content de ces modifs pour l'hiver.
Cet abri est gigantesque pour deux personnes, il mériterait un peu moins d'espace au niveau des pieds. Nous avons tous les soirs cuisiné à l'intérieur, porte fermée quand ça soufflait. La condensation gelait assez vite sur les parois, et notre système de couchage a survécu à sa retombée dans les rafales.
J'envisage là aussi de me faire un tipi un petit peu plus léger, avec la possibilité de l'aérer en son sommet pour évacuer les vapeurs de cuisine.
Les sardines sont extra lourdes, là aussi faites à la va-vite le week-end avant de partir. Des cornières de 28mm sur 25cm, quelques trous pour les alléger. J'ai réussi à en tordre une en forçant dans un sol glacé. Mais j'étais assez content de les avoir pour fixer les 4 angles de l'abri (en les plantant ou en les enterrant), on peut faire plus light avec du plastique (et moins dangereux à manier par -15°C).
Cuisine
En gardant le gaz au chaud dans le duvet, on s'en est sorti. 450g de gaz pour deux pour 8 jours ont suffit à faire chauffer environ 2L d'eau/neige par jour (un bol de purée, deux de chocolat chaud), et quelques extras genre poisson, bouillotte, eau chaude à boire avant de dormir... Il ne nous restait pas grand chose à la fin, mais il nous en restait. Par contre, avec la baisse de pression + le froid, le réchaud manquait cruellement de patate le dernier soir. Obligé de le garder quelques minutes contre le ventre pour qu'il crache des flammes correctes.
Toujours aussi content de ce petit bol de 650ml, suffit pour faire 100g de purée, on mange direct dedans, vaisselle à grands coups de langue. Minimaliste et suffisant.
On trouve assez facilement de l'eau propre, surtout l'hiver lorsque les moutons sont à l'abri, et à défaut, il y a de la neige fraîche. Par contre nous avons été confronté au problème du froid. Ça gèle vite au contact de l'air. Du coup on essayait de stocker l'eau le moins longtemps. J'ai essayé une après-midi de mettre la platypus entre ma veste et la polaire (idée piquée à eraz, qui met a une poche intérieure dans sa polaire), soutenue en-bas pas les poches avant du sac: pas terrible, j'avais les poches toutes ratatinées, difficile de sortir l'appareil photo. Faut trouver un système de poche kangourou dans la polaire.
Photo
Irina aurait bien pris un vrai trépied à la place de l'ultrapod, pour être indépendante: il n'a pas servi. Et moi un télé, pour pouvoir cadrer un peu moins large parfois. Si on remplace les raquettes par des mini-crampons, ça le fait!
Nous aurions aussi pu nous passer des chargeurs, mais ne sachant pas trop comment les batteries allait réagir au froid, nous avons préféré assurer. J'ai pour ma part rapporté 24Gb de données (video 720p + RAW + JPG) avec beaucoup de pauses longues, j'ai été bluffé par la résistance des 2 batteries qui ont tenu tout le séjour sans se priver.
Nourriture
Nous n'avons pas trop pris de calories pour ne pas porter trop lourd. Possibilité de se ravitailler si besoin, pas d'effort intense à fournir, et quelques réserves de l'hiver à faire fondre ont justifié ce choix. Depuis notre retour, nous avons effectivement un peu plus de place dans nos jeans, pour autant nous n'avons jamais eu faim. Irina était un peu dubitative devant la quantité d'huile d'olive que j'avais prévue (500mL), mais au final, on a tout fini (les derniers soirs, on se faisait plâtrées avec 2/3 de purée et 1/3 d'huile d'olive)! La liste ici pour les curieux.
La liste du matériel emporté:
Et j'ai oublié les raquettes, 1550g, tantôt aux pieds (surtout dans le sud), tantôt sur le sac (autour de Leknes)