Lofoten - Récit (1)
Vendredi 1er mars
Départ de Mannheim à 8h30 pour rejoindre l'aéroport de Francfort. On profite du train pour récupérer des deux dernières très courtes nuits passées à coudre, cuisiner et préparer les sacs.
Transfert jusqu'à Oslo, où nous sommes obligés de récupérer nos bagages en soute et les réenregistrer pour Bodø. Arrivée à Bodø 19h, nous avons tout notre temps puisque nous ne prenons l'avion que demain matin à 5h pour Leknes. Nos billets en poche, on part manger en ville. Le ciel est voilé et ça n'a pas l'air de vouloir s'améliorer, pas d'aurores ce soir ...
De retour à l'aéroport, après quelques bons conseils glanés auprès d'un français vivant à Fredvang (Lofoten) et bloqué ici à cause d'un retard de vol, nous nous endormons sur de moelleuses banquettes.
Samedi 2 mars
4h du matin, on se fait réveiller par le personnel de l'aéroport qui s'agite pour l'ouverture. Petite toilette, enregistrement des bagages et on embarque dans un petit Dash 100, sur le même vol que Pierre, direction Leknes. On atterrit une heure plus tard à ... Bodø. Retour à la case départ. L'anémo à Leknes s'est envolé, impossible d'atterrir. On profite d'un pti-dej offert par Wideroe, toujours en compagnie de notre ami francophone, avant d'embarquer à nouveau à 8h30. Le vent souffle toujours très fort, la neige est au rendez-vous, espérons que cette fois c'est la bonne.
Le vol doit faire une escale à Røst, mais ne peut pas se poser, toujours à cause du vent. On file direct à Leknes, où l'avion se pose finalement sous une météo pas vraiment calme. Impressionnant ce dont sont capables ces petits avions... et leur pilotes. Nous voilà à Leknes, sur les Lofoten! Tout euphoriques, on part récupérer nos bagages et faire nos sacs. Pierre s'en va, certainement qu'on le croisera en milieu de semaine prochaine lors de notre passage prévu aux alentours de Fredvang.
On se débarasse du gros carton et descend en ville acheter des chips et une grosse cartouche de gaz, ainsi que des brownies, pour remplacer les cookies restants du pti-dej, minutieusement emballés dans une serviette et lamentablement oubliés sur mon plateau. Irina faisait uneuh gueeeeuleuh!
Le temps est couvert, on ne sait pas trop où aller. Pierre nous a recommandé Eggum, et il se trouve qu'en regardant vers le nord-ouest, dans la direction d'Eggum, au-dessus de l'Atlantique nord, le ciel a l'air dégagé. Après 30min le pouce levé à la sortie de Leknes, Rebekka, une jeune du coin, nous emmène jusqu'à Borge (15km). Et c'est parti pour 10km de marche sur la route, au bord d'un bras de mer à moitié gelé.
Les sacs sont lourds: les raquettes, 7 jours de bouffe (chacun), 2L d'eau, le matos photo et les bâtons (qu'on a même pas pensé à utiliser). Environ 12kg pour moi et 9kg pour Irina. On mettrait bien les raquettes, mais il n'y a pas assez de neige. Mais c'est pas grave, le décor fait vite oublier le fardeau.
On arrive à une vielle tour, apparemment très fréquentée en été, par les touristes et les moutons. Jolie vue sur Eggum d'un côté, traversé 15min plus tôt, et la suite du trajet, en bord de mer, avec au loin le cap qu'il nous faut contourner pour atteindre Unstad, à 5km d'ici. Le soleil s'invite enfin, pause.
On quitte bientôt la route pour attaquer le sentier de bord de mer.
Sentier assez facile et plat au début, qui devient beaucoup moins évident par la suite: du dévers, parfois pas très bien marqué, on le perd. A deux ou trois reprises, on doit faire demi-tour car on est soit trop haut, soit trop bas. Certaines portions sont couvertes de vrais petits névés de glace, obligés de les contourner. Irina n'est pas super à l'aise, je prends ses raquettes à la main pour décharger son sac qui la deséquilibre, et on rejoint le phare au bout du cap (une fois de plus, on était trop bas).
Irina manque de forces et son genou l'enquiquine. A sa décharge, on en fait peut-être un peu beaucoup pour un premier jour, chargés au max et sans entraînement préalable qui plus est. Il y aurait bien un petit emplacement pour bivouaquer au pied du phare, mais c'est en plein vent. La nuit commence à tomber, on pousse jusqu'à Unstad. Le sentier est plus évident à trouver et mieux tracé, avec quelques passages aériens qui justifient bien la présence de mains courantes.
Il est 18h30, le soleil est couché depuis un petit moment, on rejoint enfin la baie de Unstad, et la piste d'accès au sentier. La piste est une vraie patinoire, je me rétame tout en finesse avec mon gros sac de 12kg. Pourquoi on n'a pas pris les crampons à la place des raquettes!!!!
Quelques minutes à chercher et on trouve un endroit pas trop mal pour planter la tente, pas trop loin de la mer pour aller chercher des gros cailloux. On monte la tente en vitesse pour qu'Irina aille s'y réfugier, froid et fatigue ne faisant pas bon ménage. Il y a un peu de neige tombée au sol cette nuit, mais pas des masses. Je dois aller ratisser un peu plus loin pour pourrir la jupe ajoutée à la Shangri-La 2. En faisant mes allers-retours je garde un oeil sur le ciel, bien clair au-dessus de nous avec quelques nuages à l'horizon. Une traînée blanche commence à se dessiner. Il est 19h30, le spectacle vient de commencer :)
De grandes bandes verdâtres se mettent à danser dans le ciel. Au-dessus de l'océan, d'abord, puis au-dessus de nos têtes, derrière le massif qui nous domine.
Vers 20h30, la troupe tire sa révérence et se retire, nous laissant aux anges et enfin disponibles pour prendre un repas chaud sous la tente.
Dimanche 3 mars
Le vent a soufflé cette nuit, il a même neigé un peu, mais au réveil le temps est magnifique. Il 7h, température de -6°C, alors qu'Irina finit sa nuit au chaud, je m'en vais passer 1h dehors à prendre des photos.
Le temps de prendre un chocolat chaud et de commencer à ranger, le soleil pointe le bout de son nez, il est temps d'aller voir à quoi ressemble la plage d'Unstad!
Une belle plage de sable blanc. Ah non, c'est de la neige. Quelques surfeurs motivés sont venus tâter les vagues.
On traîne un peu dans ce petit coin de paradis, à prendre le soleil sur la plage, avant de rattaquer la marche vers midi. Direction le col de Unstad, pour sortir de cette enclave. La vieille route offre un beau parcours pour la balade dominicale des locaux. Ici les gens ont tous les chaussures cloutées ou des mini-crampons amovibles. Nous, nous sommes enfin contents de pouvoir mettre les raquettes aux pieds sur cette montée face nord, même si une fois de plus, des mini-crampons se seraient révélés tout aussi efficaces... et plus léger :)
C'est au sommet que nous découvrons des séchoirs à poisson, source des effluves qui ont atteint nos narines durant la petite ascension.
Certains viennent juste d'être pendus, un tracteur monte justement quelques nouvelles caisses de morue fraiche. Belle vue sur le Steinsfjord, dominé par le Himmeltind. Les raquettes reprennent leur place sur nos sacs... Arrivés de l'autre côté du fjord, la météo semble s'annoncer moins clémente avec nous, mais finalement ça tient, ça reste couvert sans grosse chute de neige. Nous suivons la route jusqu'au Ostadvatnet (vatnet = lac), que nous longerons sur une piste.
Ce coin là offre quelques beaux spots de bivouac en hiver, terrain assez plat au bord du lac, certes gelé, mais avec de la neige, quelques arbres et cailloux à proximité. ll est encore trop tôt pour nous arrêter là. Nous marchons en direction de la baie de Vik (Vikbukta), rejoindre une des soi-disant plus belles plages du monde. Elle est encore loin pour aujourd'hui, on s'arrêtera avant pour dormir.
La couche de neige est ici assez consistante pour rechausser les raquettes (et accessoirement, éviter de se faire surprendre par les nombreuses plaques de glaces cachées dessous). Nous traversons une zone de champs et petites habitations parsemées, en retrait de la route E10. La zone doit être extrêmement humide l'été et infestée de moustiques, sans grand attrait. Au sortir de Ostad, la route s'arrête devant une dernière maison, un sentier mène au petit col de Repp (Repphalsen) qui retombe sur le village du même nom, par lequel on peut accéder à Vik. Nous avions prévu (2h plus tôt) de dormir de l'autre côté du col, mais Irina n'a plus de jus. 15km parcourus, mais il faut préciser qu'avec la météo et le froid, on ne s'est pas vraiment arrêté pour manger. Quelques mètres sur le sentier du col avant de se poser en plein milieu.
C'est presque le pire endroit de bivouac: une tourbière encaissée dans un vallon qui ne voit presque jamais le soleil (orienté nord-ouest), un sol gelé sous les quelques herbes qui dépassent, assez peu de neige, pas de cailloux, pas de bois, pas d'eau courante... Point positif: pas (encore) de vent. Après avoir tordu une de mes cornières en alu, j'entreprends un ratissage de la neige sur un rayon de 10m autour de la tente pour enterrer sardines et raquettes et pourrir la toile. Au bout d'1h30 de boulot, je rejoins Irina sous la tente pour manger.
Encore une heure à faire fondre de la neige pour boire et préparer notre purée et dodo.
Irina me réveille durant la nuit en se tournant. Alors que je suis tombé en 2 min, elle n'arrive pas à s'endormir. Et elle ne voulait pas me le dire. Grrrrr. Je resserre quelques élastiques, je masse un peu la couette pour lui donner un peu de duvet et c'est reparti jusqu'au petit matin.
Lundi 4 mars
Nuit calme, je sors le nez dehors, il faut beau! Par contre ça pique! Le thermomètre indique -11°C sous la tente. Je sors faire quelques photos, le mercure tombe à -14°C! Le soleil est déjà levé, il a même dû faire plus froid cette nuit.
On zappe le petit déjeuner chaud, qu'on prendra plus tard. Au moment de ranger, je me rends compte qu'une des 4 sardines principales est complètement dans la glace. Je dois creuser à grands coups de Snowclaw pour la libérer. De ce que j'ai pu en déduire, la neige sous nos matelas a fondu durant la nuit (l'herbe était à nu sous les matelas au moment de ranger), et vu que le terrain n'était pas complètement plat, l'eau de fonte s'est écoulée vers l'angle en question et a regelé au sortir de la tente, emprisonnant la sardine. Pas mal non?
Après cette investigation, on se remet doucement en route pour le col. L'autre versant du col, et même le col lui-même, offre de biens meilleurs spots de bivouac. On aurait quand même pu pousser jusque là-haut... Arrivée à Repp avant de rejoindre la berge ouest du Vikvatnet qui nous mène à Vikbukta. Pause petit déjeuner sur la plage de Vik. Effectivement, l'endroit est superbe, malgré l'ensoleillement limité à cette époque de l'année et une température de -2°C! On a quand même une chance insolente avec la météo...
Retour sur la route de Leknes pour prendre le bus demain, et aller faire un tour plus au sud, du côté de Fredvang. La carte donne à croire qu'on peut rejoindre par le bout de terre entre Vågje et la petite presqu'île surplombée par le Offersøykammen le sentier qui fait le tour de cette grosse montagne. De haut, ça n'avait pas l'air. Peut-être à marée basse, on n'est pas descendu voir...
Du coup, retour sur la route, toujours les raquettes sur le dos. Le paysage s’aplatit, on fait un bout de chemin sur l'E10 avant de rejoindre la baie de Haug, aux portes de Leknes.
On plante la tente sur une bosse, assez exposée au vent mais avec une belle ouverture si le ciel ose se dégager. Même problème que les jours précédents, on est obligé de ratisser la neige sur un grand rayon pour pourrir la toile. Mais y'a quelques grosses pierres à disposition pas loin.
Je dois ressortir la nuit pour rapporter un peu plus de neige sur la bas de la tente, ça souffle pas mal. Mais pas d'aurores à l'horizon...
Mardi 5 mars
Ce matin il neige. Le temps est bien bouché, journée parfaite pour voyager.
Retour à Leknes, où on rachète des chips et de la crème hydratante pour les mains: entre les scéances photos et les montages/démontages de tente sans gants, mes mains sont très sèches. Petite toilette aussi au passage.
Guillaume et son amie nous attendent demain soir au lac de Sørvågen. On avait prévu d'aller dormir ce soir autour de Fredvang, mais ça veut dire pas mal de marche, car il faut récupérer le bus demain à Ramberg. Irina n'a pas un genou très en forme, vu la météo, nous faisons l'impasse et tirons direct sur Reine.
Le chauffeur a un problème avec sa machine, du coup il nous fait grâce du ticket :)
Ciel bouché, brouillard et neige, mais on arrive à voir un peu de paysage durant le trajet. La route est impressionnante entre Ramberg et Reine. Très étroite, pleine de neige, avec des travaux, ce qui n'empêche pas le bus de rouler comme un malade.
Arrivés à Reine, toujours sous la neige, nous rejoignons le centre du village. Assez désert: une chambre d'hôte, à droite, un café, au centre, un loueur de kayaks (fermé), à gauche, et deux vieux, dont l'un avec son déambulateur scandinave à patin, en train de discuter.
Pause au café, pour prendre un chocolat chaud et décider de la suite. Les serveuses nous indiquent de possibles pistes d'hébergement, dont la chambre d'hôte "Det Gamle Hotellet". Fermé pour le moment, la dame est sortie nous dit la voisine, petit tour de Reine en attendant.
Retour à l'Hotellet, toujours personne. On pourrait appeler, il y a un numéro. Mais on pourrait aussi aller s'acheter une morue et la manger sous la tente. Faut dire que ces odeurs de poissons embaumant tout le village ont réveillé nos papilles!
Deux gars en train de pendre des poissons aux séchoirs nous disent d'aller directement à la fabrique, ce que nous faisons. Un vieux monsieur nous ouvre et nous conduit dans les entrepôts. Là un employé nous reçoit et nous explique qu'il faut laisser tremper le poisson séché au moins une semaine dans l'eau avant de pouvoir le manger. Bon tant pis. On va en prendre un frais alors :)
Nous payons 6€ notre petite morue vidée et étêtée, sortie directement des grosses caisses prêtes pour le séchoir, et nous repartons tout content de là.
On était venu chercher un rorbu, on repart avec un poisson. Le truc, c'est qu'on sait pas où on dort, et on sait pas comment on va manger ce poisson, mais on est content. On se décide finalement pour partir à pied vers Sørvågen, au point de rendez-vous de demain. Guillaume m'a parlé d'un abri ou d'une cabine, on va essayer de trouver ça.
Nous faisons la moitié du chemin à pied avant de nous faire prendre en stop par deux allemands qui vont dormir à Å. Il commençait à faire tard, on s'est dit au milieu qu'on allait lever le pouce sans grande conviction, histoire d'arriver avant la nuit. Ils nous déposent à Sørvågen.
La nuit commence à tomber, on part chercher l'abri par le tour sud du lac et on tombe sur un panneau devant une cabine, expliquant que les cabines du coin sont toutes fermées et qu'il faut une clé d'une certaine association pour y rentrer. Bon... tant pis, on fera notre poisson sous la tente.
On a bientôt fait le tour du lac, il fait nuit, on trouve un endroit bien abrité du vent pour planter l'abri. Il le faut, car ça commence déjà à souffler correctement. De la neige, y'en a plein, on monte l'abri sans souci. On passera 3h sous la tente jusqu'à 23h30 à s'enchaîner nos bouts de filets de morue, d'abord grillés à la flamme puis bouillis. Soirée Fish & Chips!
Je n'avais jamais effilé de poisson, encore moins avec un opinel sous une tente, mais c'était bien bon :)
Mercredi 6 mars
-3°C. Durant la nuit le vent a sacrément forci, et le courant d'air qui s'est formé entre les deux aérations sommitales de la Shangri-La a transporté pas mal de neige, dont on s'est gentiment fait brumatiser la tête une bonne partie de la nuit.
Je sors faire quelques photos avec le soleil qui se lève. Météo clémente! Petit dej pour nous mettre en cannes et nous chaussons les raquettes. Nous allons essayer de monter vers Munken, ou au moins Djupfjordheia.
En m'avançant trop près du lac pour aller photographier ces cratères de glace à sa surface, je manque d'y plonger un pied lorsque sa surface se brise sous mon pied.
Durant la montée au Stuvdalsvatnet, le temps commence déjà à se couvrir méchamment. La neige ici est profonde, nous nous enfonçons parfois à mi-cuisse. Pour le coup, nous sommes contents d'avoir les raquettes. Mais porter les raquettes durant tout le séjour pour juste cette ascension (qui reste faisable sans raquettes), est-ce vraiment le bon choix?
Nous abandonnons l'ascension 300m sous le Djupfjordheia: le genou d'Irina n'apprécierait pas la descente, le temps est bouché, aucun plaisir dans ces conditions là.
Quelques photos avant de redescendre.
De retour en bas, le soleil brille à nouveau! Qui a dit que le temps était changeant sur ces îles...
Sur la gauche, j'aperçois deux personnes se diriger vers l'abri dont me parlait Guillaume, que j'ai repéré ce matin à la montée: c'est bien eux. Bon timing! Nous les rejoignons pour passer l'après-midi et la nuit ensemble sous cet abri. Ils y ont déjà passé deux nuits, c'est un abri ouvert, mais selon lui, il est très bien protégé du vent!
Le temps se recouvre, neige dense. Descente au village pour faire quelques courses, en remontant nous croisons deux français, Florence et Yann, qui reviennent du Djupfjordheia justement. On discute un peu, ils ont loué une voiture et visitent les îles de village en village, au gré des envies. Ils dorment dans un rorbu du Hostelling International de Å ce soir.
Nous rejoignons de notre côté notre abri pour préparer le lit et faire à manger. Les restes du poissons d'hier nous permettent de faire de goûteuses soupes et une bonne brandade de morue!
Il fait -4°C, le ciel s'est dégagé. Je scrute une dernière fois le nord avec l'espoir d'y voir un voile blanc se déployer dans le ciel, en vain. Nous nous endormons chacun sous nos couettes. Le vent commence à souffler...
Jeudi 7 mars
Nous déjeunons en observant nos couettes se gonfler et se dégonfler comme des poumons, portées par l'air qui pénètre le sol par dessous. Un instant nous avons l'espoir d'une belle journée, mais le ciel se recouvre rapidement. Guillaume et Solène vont rejoindre leur ferry au départ de Moskenes, nous continuons notre descente vers le bout des îles: Å. Sous la neige.
Une fois au moins durant le séjour, on aurait aimé dormir dans du dur. En fait, plus que dormir entre quatre murs, surtout prendre une douche :) Une petite visite de Å nous fait vite nous rendre compte que tout est fermé, à part le H.I, mais qui ne répond pas au téléphone. La visite est toujours aussi ventée.
Finalement, un habitant nous dit que les chambres du H.I sont en fait dans le Tørrfiskmuseum.
En effet, Florence et Yann sont en train d'en partir. Ou plutôt de galérer: leur voiture est garée en bas d'une belle côte recouverte des 30cm de neige tombés cette nuit. Nous les aidons un peu, la gérante du H.I me rappelle à ce moment, on réserve une chambre double à 70€ et son mari arrive avec un tracteur pour sauver nos compatriotes. Tout s'arrange pour tout le monde, et nous recevons même en cadeau pour notre aide une bonne bière norvégienne de la Grans Bryggeri au goût agréablement malté!
Pendant ce temps la tempête s'est calmée. Après une visite privée du Tørrfiskmuseum par sa gérante et lui avoir acheté deux morues séchées pour remporter chez nous, nous partons profiter de la belle et éphémère lumière avant la prochaine tempête.
Le temps se recouvre, on retourne à l'auberge se doucher, faire un peu de lessive et manger notre double purée à l'huile d'olive avec un photographe tchèque. Tout ça fait du bien :)