Lofoten - Récit (2)
Vendredi 8 mars
Nous mangeons un bout à Moskenes le temps d'une averse de neige. Le soleil a l'air de vouloir ressortir, on prend le bus pour Reine (oh les flemmards) en espérant profiter du coin sous le soleil. On se fait déposer sur Hamnøya, avant de repartir à pied vers Moskenes. Au final, la météo n'est pas bien bien meilleure que lors de notre première visite, mais il règne ici une lumière tout de même intéressante. La vue sur le fjord de Reine se dégage enfin un peu.
Une dernière vue sur Olstinden, qui garde l'entrée du fjord, avec une petite éclaircie sur la mer, avant de quitter le coin.
Il doit y'avoir la possibilité de dormir pas loin de l’embarcadère, à l'emplacement du camping de Moskenes, fermé l'hiver, apparemment assez bien protégé du vent selon notre ami tchèque. L'alternative, c'est revenir à la cabane du lac de Sørvågen et marcher 45 min jusqu'au ferry demain matin. Se lever tôt pour marcher ou pour replier la tente? Nous optons pour la solution 1. Direction Sørvågen donc, où nous retrouvons notre abri bien connu.
Nous nous mettons au lit après un repas copieux (ouais, faut bien faire de la place pour nos deux poissons séchés avant de repartir). Gros plan sur notre empilement de sacs à dos (pas très épais!) et de pantalons pour isoler nos petons du froid. Une solution qui aura très bien marché durant tout le séjour!
Samedi 9 mars
La nuit a été bieeen moins agitée qu'il y a deux jours. Peu de vent, mais de la fraicheur. Il fait -8°C, il est 5h30, l'heure de s'activer pour prendre un chocolat chaud et partir attraper notre ferry. On traîne un peu à ranger, ce qui nous vaut de nous dépêcher en marche, mais on arrive à temps au ferry pour Bodø. Le soleil est en train de se lever et nous gâte d'une superbe lumière, embrasant les îles envahies au nord par des nuages chargés de neige.
Nous arrivons à Bodø vers 10h30. Petit tour dans la ville, on cherche un restau abordable pour manger des produits de la mer. On demande conseil à un homme en train de pelleter la neige hors de son jardin, qui à son tour, pris de court, interpelle un jeune de passage dans la rue. Le jeune nous dit "follow me", et nous emmène jusque devant le Sydøst, bien caché face aux docks. Nous y dégustons quelques délicieux tapas à la morue des Lofoten et des raviolis au King Crab. Pas très copieux mais très gourmet, pour un prix abordable.
Nos papilles enfin exaucées, nous partons chercher une aire de bivouac: direction le Keiservarden, cette colline qui domine le nord-est de Bodø. Nous ne montons pas jusqu'en haut et quittons le sentier au-dessus du Vollvatnet øvre pour rejoindre une zone selon la carte dégagée.
Après avoir passé 20 min à tourner pour trouver l'endroit le mieux protégé du vent d'est, nous élisons domicile derrière un gros rocher (milieu droite sur la photo du dessus, sous l'antenne radio). Pendant qu'Irina tasse le terrain, je monte quelques murs.
Le soleil descend et une fois de plus, lumière nordique à rêver, sans bouger, juste là, regarder et te laisser imprégner des derniers rayons de chaleur.
La neige se met à tomber, on en oublierait même qu'il faut encore monter la tente. Ce que nous ne tardons tout de même pas à faire, car une fois le soleil sous l'horizon, il pèle. -10°C en faisant notre cuisine sous l'abri, porte ouverte.
Repas terminé, je monte sur le gros rocher qui nous protège pour faire quelques pauses longues. On aperçoit les lumières de Bodø. La ville en-dessous, c'est Skivika, la baie du ski! Au loin, les lumières des îles Lofoten.
Je reste un bon moment dehors à attendre les aurores qui ne viendront pas. Malgré un bon nombre de couches (3 en haut, 3 en bas, 3 sur la tête, 2 aux mains, et 2 aux pieds), il ne fait pas chaud au vent. Je dois m'activer un minimum pour ne pas que mes pieds gèlent :)
Finalement, j'arriverai à capter un peu de lumière verte venant du nord lointain, moyennant une pause de 110 secondes (F/5.6, 200 ISO). On sent que l'air est bien ionisé, mais rien de comparable avec notre premier soir. Peut-être à cause des lumières de la ville, ou tout simplement pas au bon endroit? C'était quand même un très beau dernier bivouac... On reviendra!