HRP - Equipement
Comme d'habitude, voilà un petit retour a posteriori sur ce que j'ai emporté sur cette traversée :
Abri
Suffit pour les Pyrénées l'été. Monté bien bas avec deux bâtons, il encaisse très convenablement les rafales dos ou face au vent. De côté, vaut mieux pas un grand frais quand même. Les 2-3 nuits de pluie que j'ai essuyées, dont un sérieux orage à Amélie-les-bains, n'ont pas mis à mal l'étanchéité du Skytex ou des coutures que j'avais siliconées avant de partir. Les coutures du renfort sommital ont quand même tendance à s'ouvrir une fois l'abri en tension, c'est pas top. A refaire, je ne coudrais le renfort que sur la couture centrale (faîtière), voire pas de renfort du tout.
La genèse de cet abri est disponible ici !
Couchage
J'ai mis du temps à m'y faire. Le côté étanche est assez inhabituel, on finit immanquablement la nuit les pieds humides, mais c'est vite sec et on s'y fait. Les premiers jours, j'ai essayé de sortir les pieds, ventiler dans la nuit, dormir "sous" le sac (et non pas "dans"). Bref, plein d'essai qui ont fait que je me suis enrhumé jour 5. Rien de méchant, mais j'ai mouché pendant 2 jours. Je me suis finalement fait à ses défauts, en abandonnant finalement de lutter contre l'humidité, et ai très bien dormi le reste de la traversée.
Le cuben, étanche, à travers lequel l'eau et l'air ne peuvent passer que par les minuscules trous des coutures, finit quand même par emprisonner de l'eau dans le duvet. Il faut le faire sécher de temps en temps et c'est bon. Mais c'est je pense un sac à réserver pour des conditions pas trop humides (avec des périodes de séchage assez fréquentes). Le dernier jour, à Hendaye, j'ai enfermé le sac directement après la nuit arrosée et l'ai pesé en rentrant. Il contenait 70g (30% du poids du duvet) d'eau, séché en une journée au sec.
Le rendre totalement étanche (par collage) est une possibilité, mais qui impose un temps de gonflage et dégonflage plus long, et une plus grande difficulté de séchage. Et un poids supérieur.
C'est un sac très technique, pas vraiment polyvalent, que je pense très bien pour ce genre d'utilisation, mais compte tenu de sa plage d'utilisation et du coût de fabrication (matériaux, temps), ce n'est pas un super investissement. C'était l'occasion d’expérimenter un concept nouveau pour moi. Je suis content de ce duvet, il a parfaitement répondu à mes attentes, mais encore une fois, c'est un équipement très technique et spécialisé, à utiliser en connaissance de cause.
Pour les curieux, quelques étapes de sa fabrication dans cet article !
Portage
OK pour 5 à 6 jours de nourriture optimisée. Le confort est très bon jusqu'à 6-7 kg mais il ne faut pas le charger plus. Les poches de ceinture sont vraiment pratiques à l'usage. J'y mets tout mon petit matériel courant (GPS, appareil photo, cartes du jour, buff, gant, bonnet, lunettes, crème solaire) et même un peu de nourriture.
L'intérieur du sac et des poches de ceinture est resté relativement sec après 3h de flotte le dernier jour. Je suis assez content du choix du tissu, même si on peut faire plus light pour un usage équivalent. On doit pouvoir aussi l'alléger pas mal en diminuant le nombre de coutures.
Par contre, les poches latérales en mesh: plus jamais. C'est trop fragile, je les ai trouées toutes les deux au premier passage serré dans les rochers.
J'ai aussi détaillé la fabrication de ce sac dans un post dédié !
Vêtements
Le mérinos tient chaud en journée, j'ai passé des journées trempé lorsqu'il faisait chaud (en Andorre notamment), mais la protection contre le soleil combinée à la large plage d'utilisation de la laine est un vrai avantage. Et c'est simple. C'est un choix que je remets très peu en question.
La capuche a servi à la fois pour le soleil que pour le vent lorsqu'il faisait frais. Un peu chaud dessous lorsque ça tape vraiment, mais ça remplace bien voire mieux un chapeau ou une saharienne. On doit pouvoir trouver un tissu plus light pour la capuche, genre coolmax.
La combinaison pantalon doudoune + gilet était systématiquement enfilée dès mon arrivée au bivouac, comme un pyjama, par dessus le mérinos de la journée.
Les gants, c'est principalement pour la protection contre le soleil et la neige. Utiles quand il fait froid aussi pour éviter d'enfiler la veste imper.
La veste imper est vraiment arrivée en fin de vie, elle ne protège presque plus rien de la pluie. Elle n'a pas beaucoup servi étant donné la météo, mais elle est nécessaire quand même.
Chaussures
Mes pieds ont chauffés dès les premiers jours (plante des pieds). La semelle extérieure est fine, la semelle intérieure très fine! On sent le moindre cailloux pointu sur une piste. J'ai trouvé ça très tactile pour moi qui ai l'habitude des chaussures avec un peu plus d'amorti. Le pied s'adapte en quelques jours et là elles deviennent vraiment confortables. On sent le sol, on gagne en équilibre, plein de sensations passent. Enlevées pour séchage à chaque pauses, je n'ai pas eu une seule ampoule.
Niveau solidité, y'a de quoi dire... Le mesh sur l'avant, au point de flexion, se troue rapidement dès la première descente d'éboulis. Les coutures latérales sont aussi mises à mal, et j'ai dû intervenir à deux reprises avec le kit de couture. La semelle a tenu 1000km, elle commence à être trouée sur la zone de flexion avant et sous le talon. J'ai quand même fait quelques 200km de plus par la suite avec, mais en prenant l'eau par la semelle!
J'en ai commandé deux paires de plus, c'est qu'elles me plaisent!
Comme je disais dans la présentation du matos, je ne voulais pas me priver de monter à l'Aneto par manque de petits crampons pour passer un névé un peu dur. C'est ce qui m'a fait prendre les crampons. Mais pour le trajet que j'ai suivi, ils étaient clairement inutiles. On peut toujours s'adapter en été pour ne pas en avoir besoin. Le piolet, même s'il m'a peu servi, est un gage de sécurité: des crampons, ça permet d'évoluer sans galérer, mais un piolet, ça arrête une chute... Donc lui, pas question de partir sans.
Optimisations possibles
La liste est déjà bien optimisée, mais on pourrait encore gagner quelques grammes :
- un matelas plus fin pourrait être suffisant. Dans les Pyrénées, il est facile de trouver un sol douillet.
- si on ne fait pas de sommets, on peut enlever les mini-crampons et le piolet (un bâton replié suffit pour s'arrêter sur un névé ayant pris le soleil)
- une veste imper un peu plus light, ça se trouve
- on doit pouvoir se passer du pantalon chaud et des chaussettes nuits en les remplaçant par un pantalon en soie de 40 ou 50g
Soit environ 200g en gardant tout l'équipement neige, 700g sans. Cela dit, si je devais repartir, ce serai certainement avec la même liste :)
Contenu du sac en image
- Duvet dans son sac en cuben avec mini chaussettes en laine pour la nuit
- Sac de nourriture
- Sac à dos
- Poche à eau de 2.4L, oreiller et réserve d'eau pour le soir (pas utilisée en journée)
- Piolet
- Mini-crampons dans leur poche souple
- Carré de tissu microfibre pour la toilette
- Buff en laine et le stick 50+ zones sensibles, stockés dans une poche de ceinture
- Bouteille de 50cl à gros goulot
- Matelas de sol de 80cm
- Appareil photo stocké dans une poche de ceinture
- Bonnet polaire fin et les gants de running, accessibles avec l'appareil photo
- Feuille de polyéthylène pour protéger de l'humidité et de la terre du sol, et les sardines
- Abri
- Trousse de toilette: brosse à dent et bout de savon. Stockée dans le sac de nourriture.
- Réserves: papiers toilette, piles lampe torche et GPS, batterie supplémentaire photo, savon.
- Set de cuisine au complet (popote, cuillère, briquet, réchaud et alcool)
- Veste imper-respirante
- Chaussettes de rechange pour la journée
- Pantalon et gilet chaud pour la nuit
Il manque sur la photo:
- le GPS, stocké dans une poche de ceinture
- le téléphone et les papiers, tous deux dans un petit ziploc dans une poche de ceinture
- les cartes, stockés dans un ziploc dans le sac
- la lampe de poche, la boussole/sifflet et le couteau attachés à un mini-mousqueton dans ma poche