HRP - Récit (1)
Jour 1
Comme pour chacune de mes randonnées, je me suis couché tard hier soir pour finir de coudre de nouveaux éléments de mon matos, préparer ma nourriture pour les 4-5 prochains jours, et faire mon sac. Le réveil est dur mais il faut y aller. Mes gentils parents se sont proposés de m'accompagner jusqu'à Banyuls.
Sur place, nous en profitons pour manger ensemble au bord de l'eau, avant de se quitter pour tout le mois d'août.
Je me sens prêt, mes pieds trépignent d'impatience. Le ventre bien (trop) rempli, vient le moment de prendre le chemin. Mes parents me laissent alors non sans émotion partir... Merci pour votre confiance :)
16h, je redescends jusqu'à la plage pour la photo symbolique.
C'est parti! Doucement je sors de Banyuls, suivant le GR10. Alors alors, où suis-je sensé aller...? Je glisse ma main dans la poche de mon pantalon pour en sortir ma carte papier. Elle n'est plus là. J'ai déjà perdu le bout de carte qui doit me mener jusqu'à Amélie-les-bains... et la protection plastique qui va avec. Bon, alors on va allumer le GPS. J'ai pris 3 jeux de piles Lithium pour les 10 prochains jours (jusqu'à la prochaine dépose). Mais je me rends compte que sur les 6 piles, 4 sont déjà presque mortes. Génial, Ça débute super bien cette histoire...
La montée arrive, avec cette chaleur, c'est dur. La digestion de mon steak-frites se fait sentir. J'atteins finalement les crêtes. Vue sur la Méditerrannée!
J'avais peur de ne trouver que peu d'eau sur cette portion, finalement je croise une source toute les heures. Le temps se couvre un peu, c'était prévu. Le cheminement du GR10 sur cette crête est très sympa.
Au loin apparaît l'antenne du Pic de Neulos, au pied duquel je m'arrêterai ce soir. A 21h, je plante mon abri, pas loin des vaches mais protégé du vent qui se lève.
Parcours: 16km, 1400m D+, 400 D-
Jour 2
L'orage m'a réveillé cette nuit, il y a eu trois gouttes qui m'ont forcé à fermer la porte de l'abri. Juste avant d'arriver au Neulos, je passe devant une cabane, dans laquelle il est possible de dormir. Le Neulos a la tête dans les nuages, je ne vois même pas l'antenne!
Je quitte le GR10 au Roc des Trois Termes pour continuer sur la crête. Au col Fourcat, le chemin devient moins évident. Je choisis de partir à flanc pour ne pas m'éloigner de la crête, mais me perds dans les ronces. Je retombe sur une piste après 30min de buissonnage dans une végétation dense, pour enfin rejoindre le Perthus via le GR10. Cet endroit est affreux: que des magasins, vendant de l'alcool, du tabac, de la contrefaçon ou des choses inutiles. Et bien sûr une forte concentration de gens venus des quatre coins du sud pour acheter.... tous ces trucs... Je prends des piles (alcalines :/) et des Tucs et me remets en route pour le Fort de Bellegarde.
Par contre, je ne me suis pas ravitaillé en eau. Sur le topo GPS, il y a quelques points d'eau indiqués entre le Perthus et Las Illas, mais je ne trouve rien sur le terrain. J'enchaîne 2h de piste sans intérêt en plein soleil avec 0.2L de flotte. Imaginez mon bonheur, en arrivant à Las Illas, de trouver un arrêt de bus avec eau, toilettes et douche!
Pause lavage et dodo avant de me remettre en route. Je quitte ici le GR10 pour rejoindre les Salines par le côté espagnol. Plein d'eau.
Il a plu quelques gouttes mais ça reste correct. Je rejoins le col del Pou de la Neu, il est 17h30. Je discute avec un couple qui va dormir au refuge des Salines, ils ont mis presque la journée à venir depuis Amélie (un peu plus loin en fait, et en montée), ce qui m'inquiète un peu: c'est là que je comptais dormir ce soir...
Je grimpe rapidement jusqu'au Roc de France. Rien de beau à voir, je suis entouré de brouillard. J'allais regretter d'être monté jusque là, quand je tombe sur de magnifiques framboisiers! Pause obligatoire...
Il ne me reste plus qu'à descendre les 1200m de dénivelé qui me séparent d'Amélie, sur petit chemin agréable balisé jaune. C'est un peu longuet... Le pas un peu pressé, je me rétame dans un virage en dévers couvert de feuilles. Un beau bleu sur la cuisse...
Enfin je vois Amélie-les-bains.
Petit détour par le plan devant l'office du tourisme pour situer le camping, et je me couche dans l'herbe grasse après avoir pris une bonne douche. Etirements nécessaires, j'ai bien cavalé aujourd'hui :)
Parcours: 43km, 1700m D+, 2500m D-
Jour 3
Y'a eu un énorme orage cette nuit qui a tout détrempé. Malgré ça, je suis resté sec et ai bien dormi, bien content de n'être pas plus en altitude. Je pars tard vers 8h. Difficile de sortir d'Amélie, le chemin est perdu entre les maisons. Un passant m'indique une sente, qui est plus haut envahie de végétation humide. Le soleil ajouté à ça, je suis vite en nage.
J'arrive au col de la Redoute. Je discute avec deux VTTistes parisiens en faisant le plein d'eau au trop-plein du puit de captage. Ils connaissent bien les Pyrénées. Ils montent à Batère rejoindre leur famille. Moi aussi :) Eux prennent la piste, moi le chemin de crête, que je délaisse rapidement pour la piste aussi, car herbes humides + soleil fort = hammam!!
Je m'arrête en route manger quelques mûres et framboises. La piste, bien que longue, offre de jolies vues sur la mer, les Albères et le Roc de France.
J'arrive aux tours de Batère, toujours autant de framboises!
Le gîte de Batère n'est que quelques minutes de marche plus loin. Je mange un bout et entame une petite sieste, le temps de voir comment la météo évolue. Les cyclistes arrivent à leur tour.
J'avais pour idée de rejoindre les Gourgs de Cady en passant par la Sierra del Roc Nègre. Mais c'est bouché. Passer par le sud n'est pas terrible non plus. J'opte pour une solution mixte: descendre à l'Estagnol par le GR10, rejoindre les Gourgs de Cady en hors sentier par un col sans nom sous le Roc Nègre, remonter sur la Porteille de Leica et suivre la crête des Sept Hommes jusqu'au Pla Guilhem. Tanpis pour la Sierra del Roc Nègre.
Je reprends donc le GR10 en direction de l'Estagnol. Un orage est en train de passer plus au sud et le temps ici à l'air de tenir.
Cette portion du GR10, petit chemin en balcon dans la pinède, est vraiment sympa. Je passe à l'Estagnol manger quelques fruits rouges et faire le plein d'eau.
Plus loin au refuge du Pinatell, un HRPiste est occupé à finir ses cacahuètes. 17h. On discute pendant une heure. Il m'apprend entre autres qu'il circule plein de rumeurs sur la HRP, des ragots... Qu'une jeune de 21 ans n'aurait pas pu finir car mordue par un chien. Qu'un gars a arrêté 2 jours avant la fin car il n'avait plus envie... Bref, des rumeurs de comptoir. Tout un univers parallèle à la marche :)
Le temps est assez bof, alors j'hésite à m'aventurer plus haut. Cet abri de Pinatell m'a l'air bien accueillant. Mais en fait, non. Il est écrit qu'il y a eu des punaises de lit, il en reste peut-être encore. Un espagnol est là, il ne parle pas un mot de français, moi pas un mot d'espagnol. La soirée risque d'être longue. Je repars bivouaquer plus loin.
Je m'arrête finalement au Clots de Baix, d'où part le sentier qui monte à la porteille de Valmanya, balisé par le gardien du refuge des Mariailles. Un couple en redescend justement. Chouette, je ne vais même pas à avoir à chercher le départ. Eux qui pensaient être descendus aux Cortalets par la crête du Barbet... Je les remets sur le droit chemin et m'en vais poser mon abri.
Vue sur perpignan, eau à 5 min (pastille car vaches au-dessus). Je vais être bien là :)
Parcours: 25km, 1700m D+, 300m D-
Jour 4
Départ tôt à 6h15 pour avoir une chance d'arriver à la vallée d'Eyne aujourd'hui. Je rejoins le départ du sentier repéré hier soir.
Le sentier est balisé jaune et bleu. Alors que je sors des bois, le soleil se lève.
C'est très bien tracé et assez facile à suivre. Je dois cependant laisser à droite le balisage jaune et bleu (il monte à la porteille de Valmanya) pour partir plus à gauche. Quelques marques rouges décorent les rochers, mais je les perds vite et me retrouve hors-sentier. Un fond de vallon bien raide à grimper, un isard détale, bien plus à l'aise là-dedans que moi. Mais la progression reste facile et logique.
Il y a une source dans la montée, je fais le plein. Arrivé au pied du col, je lève encore un autre groupe d'isards.
Possibilité de passer à droite ou à gauche du rocher. De derrière, cela semble plus facile à gauche. Il y a quelques pas de désescalade à faire.
J'arrive aux Gourgs de Cady et remonte jusqu'à la porteille de Valmanya et le Puic des Tres Vents. Très belle vue à 360°, avec des isards partout.
Longue crête facile à suivre et offrant une belle vue jusqu'au Pla Guilhem. Je fais attention aux moutons, car le HRPiste d'hier soir m'a raconté s'être fait ici encercler par deux patous gardant du troupeau. L'un des deux a même gnaqué son sac. Je ne sais d'ailleurs pas comment il s'en est dépatouillé...
Je vais chercher de l'eau au bord du pla et fais une pause. Le ventre bien rempli et reposé, je repars d'un pas rapide, direction Ull De Ter, dont j'atteins les abords après 3h de vue panoramique sur le Capcir. Re-pause.
Il est bientôt 17h, je descends jusqu'à la station de ski plutôt que de passer par le Pic de la Dona, pour gagner un peu de temps et m'éviter trop de dénivelé. Pas très joli, et en plus je ne trouve pas d'eau propre ...
Passé le col de la Marrana, on entame la remontée de la Coma de Vaca. C'est tout simplement enchanteur. Des animaux de partout: vaches, chevaux, marmottes, vautours, isards.
Il y a un ruisseau, mais je continue de monter pour espérer tomber sur sa source. Manque de bol, le chemin en passe loin je me retrouve au-dessus, sur les crêtes, sans eau. Tanpis, je vais économiser. Pour me faire oublier la soif, un groupe de plus de 60 isards (oui oui, je les ai comptés) me regarde traverser le vallon 100m au-dessous d'eux.
Je suis de retour sur les crêtes, ça monte, ça descend, mais toujours pas d'eau. Il faudrait descendre un peu dans un des vallons, la Carança par exemple, mais je préfère ne pas dévier. J'arrive enfin au pied du Noufouts. Là encore, je lève un groupe d'une cinquantaine d'isards.
20h, j'arrive à bout au sommet du Noufounts, euphorique sous la fatigue qui m'enivre. Du bonheur plein les veines.
Plus que quelques minutes de marche, et j'arrive à mon point de bivouac. Le col de Nuria est 100m devant moi, mais je trace pleine pente dans les éboulis pour aller directement à la source. Trois isards s'enfuient, à moi l'eau et le repos :)
20h45, je me pose là, en haut de la vallée d'Eyne, sous les derniers rayons de soleil.
Parcours: 37km, 2800m D+, 1800m D-
Jour 5
Il fait 6°C au réveil. Je descends la vallée en gardant mon gilet thermique jusqu'au sortir de l'ombre.
Arrive Eyne, belle vue sur la Cerdagne, puis la route. J'en profite pour donner de mes nouvelles. Au col de la Perche, je discute avec un vieux maçon, pêcheur à ses heures libres, qui regrette les années où les lacs regorgeaient de poissons.
Je rachète quelques vivres à Bolquère pour tenir jusqu'au Pas de la Case et m'arrête à la sortie du village, à côté du robinet d'eau du boulodrome, pour manger. La montée vers les Bouillouses présente assez peu d'intérêt. J'atteins le premier étang, celui de la Pradella.
Au fond le Carlit m'attend. Alors que j'arrive au barrage des Bouillouses, je passe à côté d'une personne équipée d'un sac en cuben. Je demande l'air innocent quelle est cette matière inhabituelle. C'est en fait la famille Techlab, qui est là en vacances :) Sympathique discussion avant de me ravitailler en eau aux toilettes et me remettre en route pour les lacs.
Il y a du monde, et vu que j'ai le sac presque vide, j'en profite pour accélérer un peu. 17h, j'arrive au dernier lac, le Soubiran, il ne reste plus grand monde sur les chemins. Courte pause.
Je gravis le Carlit en une grosse heure, la dernière partie, nécessitant les mains, étant la plus ludique. Premier gros sommet depuis la mer, que j'aperçois au fond d'ailleurs. La visibilité est excellente, on voit à des kilomètres à la ronde. C'est bon.
Je discute avec trois jeunes qui restent bivouaquer ici, appareils photo et caméras bien calés sur leurs trépieds. Devant moi, le Lanoux et l'Andorre m'attendent. Je repars.
La descente est super raide mais ça tient bien, ça va vite. Je dévalle 400m en 20min et me pose au bord d'un étang, profitant des derniers rayons de soleil pour me baigner et manger.
Je repars vers 20h30 poser le bivouac 1h plus loin, au bas de la Porteille du Lanoux. Sol bien mou, un régal pour mon dos!
Parcours: 36km, 1500m D+, 1700m D-
Jour 6
Depuis mon départ de Banyuls, j'ai du mal à m'adapter à mon nouveau sac de couchage. Le fait que le tissu soit imperméable à l'air fait que je me retrouve systématiquement les pieds humides le matin. Ce n'est pas un drame, mais une habitude à prendre. J'ai essayé plusieurs "trucs" pour éviter ça, comme garder les pieds en dehors, les rentrer lorsque j'ai froid, les ressortir... Mais sans résultat convaincant. Ce matin d'ailleurs, à force de laisser mes pieds humides dehors, j'ai le nez qui coule ^^
Je fais le plein d'eau et rejoins rapidement la Porteille du Lanoux, où je discute avec un guide et son groupe, montant au Puig de Font Viva. La descente jusqu'au Puymorens est très sympa sur sa première moitié: un chemin au bord du ruisseau de Cortal Rosso. Ensuite c'est de la piste. Entre les deux, une vaste prairie dans laquelle broutent quelques cheveaux en liberté.
Je m'arrête pas loin de deux poulains, en surveillant leur mère à droite. Je les appelle, ils sont curieux et viennent doucement. La mère ne réagit pas, cool. Alors qu'ils ne sont plus qu'à 5m de moi, je repère du mouvement derrière eux: leur père apparemment (au fond à gauche) n'aime pas la situation et arrive d'un pas décidé. Il est temps pour moi de m'écarter :)
Il y a de l'eau au col de Puymorens: suivre la piste jusqu'au château d'eau à droite, le trop-plein coule à gauche, de l'autre côté de la piste. Je suis passé pas mal de fois dans le coin, en voiture, mais jamais à pied. Cela me donne l'occasion de passer devant les anciennes mines de Pimorent. Je rejoins en 2h le Pas de la case, où je fais le plein pour les 5 prochains jours.
Le ventre plein, j'attaque droit dans la pente le col d'Envalira. Dur dur, mais j'y arrive. Je m'écroule au Pic de Maia et m'endors par terre. Un groupe de jeunes me réveille 30min plus tard, je repars encore vaseux vers le val d'Inclès.
Le coin est très beau et très vert. A basse altitude, la végétation est dense et humide, l'eau dégouline de toutes les parois. Le village d'Inclès est minuscule mais ses maisons tout à fait typiques.
Je repars sur les chemins en direction de l'Estany de Querol. Après un peu de dénivelé sur un bon chemin que je grimpe bien, le GPS me suggère de quitter le sentier. Je ne m'en rends compte que quelques mètres trop haut, je dois faire demi-tour. Pourtant, même tête baissée, je n'ai pas vu d'intersection. Demi-tour, en effet, pas de sentier là où le topo Pirineos me fait passer: ça monte raide dans le gispet.
Alors qu'il y aurait possiblité de prendre des chemins, le topo fait passer vraiment en dehors, sur un itinéraire pas marrant du tout. Et pour ne rien arranger à mon mécontentement, je suis suivi d'un nuage de mouches.
Je rejoins le chemin à l'Estany de Querol et atteins sans souci la collada del Clot Sord. Dans la descente, je m'essaie une fois de plus à m'écarter du chemin pour suivre le tracé HRP du topo GPS. Et une fois de plus, total hors-sentier. En fait c'est tout simplement une trace plus ou moins précise que Topo Pirineos a transformé en route. Elle est assez logique, mais le chemin est bien mieux tracé. Autant le prendre. Ce que je fais dès que je le recroise.
J'arrive à la tombée de la nuit à la cabane de Coms de Jan. Il est 21h15, je m'installe avec un andorran qui va ronfler une bonne partie de la nuit. Grrrrr....
Parcours: 33km, 1550m D+, 1750m D-
Jour 7
Entre les ronflements et le réveil aux aurores, on peut pas dire que j'ai beaucoup récupéré de la longue journée d'hier. Je prends un pti dej rapide en discutant avec un HRPiste hollandais, qui dormait dans la pièce d'à côté. Il me regarde ranger mes affaires avec intérêt, me disant qu'il a littéralement découpé le tapis de sol de sa tente et jeté plein d'accessoires inutiles en début de traversée, pour s'alléger :)
Je décolle. Je n'ai pas fait 20m que je me vautre dans le gispet mouillé et m'écorche le coude... Maintenant au moins je suis réveillé. Je grimpe jusqu'au col de Meners. La météo est toujours aussi clémente depuis mon départ. C'est vraiment top de marcher dans ces conditions.
Descente sur Sorteny. Pas mal de monde prend le chemin ce matin, alors que moi je rejoins la route à El Serrat. J'ai 8km et 500m D+ à faire sur du goudron. Pas la motivation, surtout que Ça commence à se couvrir. Je fais du stop, pendant 20min, sans succès. Finalement, alors que je commence à partir à pied en levant avec dépit mon pouce, la première voiture s'arrête. Deux dames catalanes me déposent à Arcalis. Pause déjeuner avec vue sur le Pic de Tristaina!
Montée rapide au Port de Rat, où coule l'eau d'un névé. Le Port de Boet en face est évident, et la vue sur le Montcalm imprenable.
Tout en descendant, j'analyse la face opposée de la vallée de Soulcem pour voir où monter. Je m'arrête, prends la carte. On dirait que ça passe en démarrant par le chemin qui monte à l'étang le plus au sud de la vallée, en continuant hors-sentier ensuite.
Effectivement, il faut prendre ce chemin tant qu'il monte à l'est, puis le quitter pour remonter rive gauche l'autre ruisseau, toujours plein est. Il y a une sente à peine visible, que l'on perd en arrivant sur une replat. Monter alors à droite, on recroise la sente de temps en temps. Viser enfin une cabane de berger, où l'on retrouve le chemin qui mène au col.
Je ne traine pas car derrière moi, le ciel se fait menaçant.
Devant moi aussi. ça tonne déjà au-dessus du pic de Baborte.
Je suis content, je vais arriver avant la pluie à mon bivouac de ce soir, la cabane de Boet. Sauf qu'en fait, bah elle est fermée. Je fais le tour, tout est bouclé à clé. Et zut. Bivouaquer ici? Pas moyen, c'est plein de moustiques. Le problème, c'est que le terrain ne se prête pas très bien au bivouac après. Alternatives: refuge de Vall Ferrara (un hôtel..) et le refuge de Baborte (loin...). Je pars pour Baborte. Alors que j'entame la montée, l'orage éclate. Je m'abrite symboliquement sous un noisetier, accroupi sous ma veste.
Le mini snickers à portée de main dans mes poches de ceinture, c'est du bonheur. Un vrai remontant pour attendre 15min que la grêle cesse. Je repars et grimpe en prenant toutes les précautions pour ne pas trop me mouiller.
J'arrive finalement sur un replat où est bâti une cabane en pierre sèche. La cabane de Bacello. L'intérieur est propre, le toit en ardoise a l'air étanche. Une aubaine. Il est 18h30, je m'installe, alors qu'une seconde salve de pluie arrive. J'admire patiemment l'orage se déchaîner sur la Sierra Monteixo, en attendant une accalmie pour aller chercher de l'eau.
Quelques notes au crayon sur mes vielles cartes, et je m'endors pour une nuit très reposante.
Parcours: 34km, 2250m D+, 2500m D- (dont 8km et 500m D+ en voiture)